Priorité à la réparation et au réemploi
Avec des projets sur les modèles économiques circulaires et les systèmes de partage, Repair&Share contribue à lever les obstacles à la réparation et au réemploi. Une mission que soutient Recupel.
« Sur tous les appareils électriques collectés aujourd’hui pour le recyclage, 40 % sont facilement réparables. Pourtant, ils sont rarement réemployés », explique Ward Dumon, coordinateur du projet ‘Repair zkt Hub’ chez Repair&Share. Ward Dumon possède une grande expérience des réparations. Après avoir débuté sa carrière au service après-vente central de Philips en 1989, il est devenu réparateur indépendant de téléviseurs en 1994. En 2000, il a repris Servilux, une société de réparation qu’il a dirigée pendant 22 ans. 160 collaborateurs y réparent des appareils ménagers – chez les clients ou dans les ateliers. L’expansion au Luxembourg et aux Pays-Bas n’est qu’un des nombreux succès de Servilux.
Ward Dumon est donc la preuve que les réparations sont un modèle d’activité qui fonctionne. Cette expérience, il en fait aujourd’hui profiter Repair&Share, où il élabore des projets visant à allonger la durée de vie des produits. Pour cela, ses collègues et lui travaillent avec des sociétés, des initiatives citoyennes et des réparateurs professionnels. Un exemple est la carte Repair sur le site internet. Les gens peuvent y trouver des réparateurs professionnels ou un Repair Café près de chez eux.
Changement de mentalité
« Les modèles d’activité classiques ne tiennent pas compte des réparations, de l’allongement de la durée de vie et du réemploi, explique Ward Dumon. C’est la raison pour laquelle un rapport de prix équitable entre le neuf et les réparations est un de nos points de discorde. Les réparations sont souvent compliquées et prennent du temps parce que les produits ne sont pas nécessairement conçus pour. Les pièces de rechange sont relativement chères ou vous avez besoin d’outils ou d’un logiciel de diagnostic spécifique(s). En ce sens, les réparateurs professionnels peuvent difficilement rivaliser avec les prix du neuf. »
« D’un autre côté, nous ne payons pas toujours un prix équitable pour les produits neufs. Pensez par exemple au coût environnemental de la production et du transport. L’équilibre entre coût de réparation et coût d’achat d’un appareil neuf doit être plus réaliste. Nos propositions comprennent notamment un chèque-réparation et l’obligation de proposer des pièces (d’occasion). Un tax shift fait aussi partie des solutions possibles en taxant plus lourdement l’utilisation de matières premières primaires que les activités circulaires. »
Maison Recupel
Le projet Repair zkt Hub a vu le jour fin 2020. Avec 22 partenaires, dont Recupel, Repair&Share a pour objectif de renforcer la capacité de réparation auprès des entreprises sociales et des acteurs circulaires en misant sur 3 piliers : emploi et formation, analyse des flux de produits et nouveaux modèles d’activité pour les réparations. Le projet bénéficie du soutien financier du Département du Travail et de l’Économie sociale du gouvernement flamand et de Vlaanderen Circulair.
Ward Dumon : « Pour le pilier ‘flux de produits’, Recupel apporte un soutien logistique au projet pilote ‘Collecte préservante’. L’objectif : mieux sélectionner les appareils réutilisables réparables dans les parcs de recyclage. Recupel investit pour cela dans la communication et la mise en place des chariots à roulettes aux « Maisonettes Recupel » où les visiteurs peuvent déposer des appareils qui fonctionnent encore. Si on les empilent dans une grande palette box, ils risqueront d’être endommagés avec peu de chances d’avoir une seconde vie aux ressourceries. Celles-ci viennent les chercher afin de les remettre en vente. Les accords et les indemnités concernant la logistique et la revente sont fixés par Recupel dans des contrats de collaboration. »
‘D’abord réparer’
Le projet est toujours en cours. « En 2023, nous voulons augmenter le nombre de parcs de recyclage participants », déclare Ward Dumon. D’autres nouvelles initiatives vont aussi être déployées. « En début d’année, nous avons lancé le projet VLAIO ‘Réparation d’abord’, dans lequel Recupel joue à nouveau un rôle important. Le but est de prolonger la durée de vie du petit électro en proposant la réparation comme première option. »