« Notre objectif ? Miser davantage encore sur le réemploi et la réparation »
Après une légère baisse en 2022, les chiffres de collecte sont repartis à la hausse en 2023. Le volume d’électro usagé et de lampes collectés, à savoir 127 000 tonnes, renoue avec celui de l’année record 2021. De plus, selon le CEO Eric Dewaet et le président Bruno Vermoesen, les efforts fournis en matière de réutilisation et de réparation donnent également des résultats encourageants. Les nouvelles mission, vision et structure de Recupel n’y sont sans doute pas pour rien.
Bruno Vermoesen : « Pour moi, le moment clé de l’année écoulée a été l’introduction de la nouvelle structure : une asbl composée de six divisions. Nos membres, des producteurs et importateurs d’appareils électr(on)iques, se sont montrés enthousiastes à l’égard de ce projet. Dorénavant, nous bénéficions d’une structure simplifiée qui nous permet d’aller plus rapidement à l’essentiel. Nos membres ont saisi cette opportunité à pleines mains. J’estime que notre objectif visant à former de véritables partenariats et à travailler en commun est déjà atteint. Par exemple, nous avons adopté un système de rémunération pour les chartristes plus équitable, fondé sur les prestations. »
Eric Dewaet : « Les retours positifs dont nos parties prenantes nous font part à propos de la collaboration et de la communication transparente nous font plaisir. Les personnes présentes à la réunion annuelle des parties prenantes nous ont d’ailleurs félicités à ce sujet. Autre souvenir mémorable : la visite du roi Philippe au Groupe COMET, l’un de nos partenaires de recyclage. Le roi a pu observer ce qui se passe dans dans les coulisses. Il avait même apporté de l’électro usagé pour le déposer dans une boîte de collecte. »
« Nos membres se sont montrés enthousiastes à l’égard de notre nouvelle structure. Ça fait plaisir ! »
– Bruno Vermoesen
Recupel s’est largement concentrée sur la réutilisation et la réparation. Observez-vous déjà des résultats ?
Bruno Vermoesen : « Nous avons introduit des changements qui paient pour prolonger la durée de vie des appareils électro. Nous le devons en partie au renouvellement de notre mission et de notre vision, dans lesquelles le réemploi et la réparation sont à présent clairement ancrés. La société est en pleine mutation, et Recupel évolue avec elle. Je songe notamment aux initiatives législatives comme le Pacte vert pour l’Europe. Cette année, nous allons encourager davantage encore le réemploi et la réparation par la création d’un groupe de travail dédié composé de fabricants d’appareils électroniques. »
Eric Dewaet : « On observe, de manière générale, un intérêt croissant pour la réutilisation et la réparation. Les gens ont vraiment l’économie circulaire à cœur. Nous avons officiellement inclus ce concept dans notre nouvelle mission, en 2023, afin de stimuler cette tendance. Nous sommes très heureux des résultats positifs enregistrés : le taux total de réemploi a augmenté de 38 %, passant de 4 900 tonnes en 2022 à 6 700 tonnes en 2023. Ceci se fonde sur les chiffres déclarés par HERW!N et Ressources, cumulés aux chiffres de nos membres et des chartistes. »
« En outre, afin d’encourager le réemploi et la réparation, nous devons assurer le traitement diligent des appareils usagés. C’est ce que nous appelons la « collecte conservatoire », un système qui commence au parc de recyclage, où nous coopérons avec Repair&Share pour ranger soigneusement les appareils sur des chariots roulants, après quoi nos partenaires les transportent en veillant à ce qu’ils ne soient pas abîmés pendant ce processus non plus. En triant ainsi à la source les appareils aptes à être réutilisés, nous favorisons la remise en circulation d’un flux de marchandises de qualité. »
Bruno Vermoesen : « Nous avons déjà reçu de nombreuses réactions positives des ressourceries, qui apprécient sincèrement que nous promouvions le réemploi auprès du grand public. »
« En triant à la source les appareils aptes à être réutilisés, nous favorisons la remise en circulation d’un flux de marchandises de qualité. »
– Eric Dewaet
Avez-vous relevé d’autres points d’attention en 2023 ?
Eric Dewaet : « Bien sûr. Le recyclage en est un. Le recyclage, c’est avant tout le pourcentage en poids de matières premières que les centres de recyclage sont en mesure de récupérer, mais la qualité est aussi un critère important en l’occurrence. Par exemple, des métaux comme le cuivre, l’aluminium et le fer peuvent être réutilisés assez facilement, tandis que les plastiques sont plus difficiles à recycler en conservant la même qualité. Pour cela, il faudrait une plus grande interaction entre les fabricants, les recycleurs, les instituts de recherche, etc. »
Bruno Vermoesen : « Nous devons de toute manière réfléchir aux matières recyclées. La quantité de matières recyclées sera un facteur important de la nouvelle mouture de la directive relative à l’écoconception établie par l’UE. Les concepteurs de produits se verront plus que vraisemblablement imposer d’incorporer un pourcentage encore à déterminer de plastiques recyclés, ce qui constituera certainement un défi pour eux. Il faut qu’un nombre plus important de matières recyclées, en outre de bonne qualité, parvienne sur le marché. Aujourd’hui, ce n’est pas encore le cas. »
« Point totalement différent que je souhaite aussi mettre en avant : les partenariats que ces producteurs ainsi que les ressourceries instaurent avec des employeurs du secteur social. Des personnes n’ayant pas accès au marché de l’emploi traditionnel réparent des appareils que des ménages à petit budget peuvent ensuite racheter. L’année dernière, nous avons répertorié l’intégralité de la chaîne de valeur de Recupel : collecte, transport, recyclage, réparation, réemploi… Plus de 60 % de ces travailleurs, soit plus de 1 000 emplois, relèvent de l’économie sociale. »
Qu’en est-il de l’avenir ?
Eric Dewaet : « Bien entendu, notre regard porte au-delà de 2024. Si nous voulons vraiment appliquer une méthode circulaire, nous devons conserver davantage de données à propos de nos produits. C’est dans ce but que nous testons actuellement une application de scan. Un projet pilote de scan, par cette application, d’écrans LCD et LED afin de les distinguer a déjà fait ses preuves. Si les transformateurs doivent pouvoir différencier ces deux types d’écrans, c’est parce que les écrans LCD contiennent du mercure et doivent donc suivre un parcours de traitement distinct. De plus, cette application pourrait aussi servir à rassembler des informations utiles sur les appareils collectés, comme leur âge et l’historique de leurs réparations. Cela donnerait une première indication du caractère réutilisable ou non de ces appareils. Nous pensons du reste qu’il va devenir important d’informer les gens individuellement sur l’endroit où ils peuvent déposer un appareil usagé. Plus nous savons de choses, plus l’emploi circulaire a de chances. »
Notre vision
En collaboration avec les consommateurs et les partenaires, Recupel pose les bases d’une société durable et circulaire en collectant les appareils électriques et électroniques et les ampoules pour leur donner une nouvelle vie.
Notre mission
Recupel se charge de la collecte et du recyclage des appareils électriques et électroniques et des ampoules usagés pour le compte des fabricants. En collaboration avec un vaste réseau de partenaires, nous encourageons la récupération et la réutilisation et nous organisons un recyclage de qualité. Ce faisant, nous réduisons ensemble notre consommation de matières premières et d’énergie.